L’une des scènes les plus étonnantes est probablement l'attaque du village préhistorique par l'allosaure. La technique de Harryhausen, qui combine animation, maquettes et prises de vues réelles, permet d’étonnants synchronismes entre les comédiens en chair et en os et les mouvements du monstre. Celui-ci, de surcroît, est doté d’une foule de détails réalistes : sa gorge et sa poitrine se gonflent pendant sa respiration, et ses yeux traduisent une férocité très expressive. Les autres créatures du film sont une tortue gigantesque, un brontosaure figurant prévu à l’origine pour une plus longue séquence, un tricératops et un cératosaure en plein pugilat et deux ptérosaures enragés luttant à mort pour les beaux yeux de Raquel.

Il faut avouer qu'entre deux monstres, l'attention se relâche un peu et le rythme général du film s'alourdit. Restent alors les charmes de Raquel Welch et de sa brune rivale Martine Beswick, des femmes préhistoriques aussi sculpturales qu'improbables. Cela dit, le fait même de mêler hommes et dinosaures est suffisamment significatif quant aux intentions des auteurs, assez peu portés sur la véracité scientifique, malgré une voix off introductive très sérieuse. « Ce n’était certes pas un documentaire », nous confirme Harryhausen. « Si les femmes de la préhistoire ressemblaient à Raquel Welch, alors nous avons beaucoup régressé ! ».



  • Titre :Un million d'années avant J.C.
  • Titre original : One Million Years B.C.
  • Réalisation : Don Chaffey
  • Production : Michael Carreras, Hal Roach et Aida Young
  • Scénario : Michael Carreras d'après Mickell Novack, George Baker et Joseph Frickert et un récit de Grover Jones, pour Hammer Film Productions et Seven Arts Productions
  • Musique : Mario Nascimbene
  • Photographie : Wilkie Cooper
  • Direction artistique : Robert Jones
  • Costumes: Carl Toms et Ivy Baker
  • Montage : Tom Simpson
  • Effets spéciaux : George Blackwell
  • Pays d'origine : Royaume-Uni
  • Format : Couleur (DeLuxe) - Son : Mono (RCA Sound Recording)
  • Genre : Aventures préhistoriques, Fantastique
  • Durée : 80 minutes
  • Date de sortie : 30 décembre 1966 (USA)


Selon Bernard Pivot, le terme nanar serait en fait dérivé de navet, qui daterait lui-même d'avant même l'invention du cinéma : on l'utilisait au XIXe siècle dans les salons pour désigner des tableaux de peu de valeur (le terme employé aujourd'hui serait plutôt « une croûte ») ou des œuvres littéraires ennuyeuses.

Le terme "nanar" est employé par certains cinéphiles pour désigner des films particulièrement mauvais qu'on se pique de regarder ou d'aller voir pour les railler et/ou en tirer au second degré un plaisir plus ou moins coupable. Soit, selon la définition d'un amateur, "un navet tellement navet que ça en devient un dessert".

L'expression a été particulièrement popularisée par les chroniques du journaliste François Forestier, publiées durant les années 1990 dans le supplément télévision du magazine Le Nouvel Observateur (et réunies ensuite dans le livre Les 101 nanars). D'après Bernard Pivot, le terme "nanar" serait un dérivé de "navet", qui remonterait lui-même à bien avant l'invention du cinéma puisqu'on l'utilisait au XIXème dans les salons pour désigner des tableaux de peu de valeur (aujourd'hui on dit plutôt "une croûte") ou bien des oeuvres littéraires ennuyeuses. Cependant, malgré tout le respect que nous devons à M. Pivot, on préfèrera se fier à la version que propose le Petit Robert, selon lequel le terme "nanar" date du XIXème siècle et s'orthographiait alors "nanard". Il ne dériverait pas de "navet" mais d'un mot d'argot oublié : "panard", qui signifie "vieil homme". Un nanar est donc à l'origine une vieille croûte, une oeuvre que l'on trouve mauvaise et/ou risible, car désuète.

Dans le jargon des brocanteurs et bouquinistes, un nanar désigne un objet médiocre et invendable. Une distinction s'est établie par rapport à l'expression navet, qui tend à désigner une oeuvre ennuyeuse (en référence au goût fade du légume du même nom) et, par là-même, dénuée d'intérêt, même au second degré. Le terme s'est semble-t-il propagé dans les années 50 à partir des cinémas du quartier latin. La dimension "drôle car mauvais" s'est ensuite progressivement greffée à ce terme, qui prend de plus en plus le sens du nanar cinématographique mais peut donc également désigner, par exemple, un livre amusant à lire car très mal écrit.

Adjectifs : nanar (masculin), nanarde (féminin)

Sources pertinentes :